07 avril 2018

« J » c’est pour « gentrification »

Juste après un petit bar, Jones, dans la Rue Godefroy Cavaignac, on arrive Place Léon Blum. Ce monument commémore le seul juif à avoir été Président de la République Française, juste après le Seconde Guerre Mondiale. Du coup, durant l’hiver, elle est bien décorée pour la fête de Noël. On y voit plusieurs illuminations de Noël sur chaque arbre à travers la place, accompagnées de grandes orbes éclairées. Toutes les décorations sont bleues et blanches, les couleurs du drapeau israélien, et elles illuminent la place chaque soir. Seule, une statue de Léon Blum se dresse parmi les bancs. Avec ses grandes lunettes et un sourire simple, il regarde le ciel, alors que ses mains sont croisées, derrière son dos. Les gens du quartier peuvent se détendre près de lui, pendant quelques instants, avant d’avoir trop froid, mais il est plutôt solitaire.



Au bord de la place, la Mairie de cet arrondissement se trouve dans un très grand bâtiment. Il est simple, mais tout à fait élégant. De l’autre côté de la rue, un seul McDonald’s est un peu solitaire parmi le reste des entreprises de cette place, qui est presque dominée par des groupes de deux. Il y a deux grandes enseignes, Simply Market et Monoprix. Et aussi, deux restaurants de luxe—Au Cadran et Le Rey—qui présentent des formules du midi qui sont quand même deux fois plus chères qu’un plat complet aux deux kebabs, qui sont aussi dans la rue. Il y a deux coiffeurs, deux médecins, deux banques, deux pizzerias, et deux kiosques à journaux. Il y a un marché aux poissons et une boucherie. Pour le reste, il y a une boulangerie et un marché, face à face. Les magasins de cette petite place peuvent satisfaire sans problème presque tous les besoins alimentaires de tout le quartier. La disponibilité de nourriture locale de cette place est vraiment magnifique.

Ce que l’on ne voit pas dans tous les magasins de la place est l’histoire de gentrification dans ce quartier. Depuis 20 ans, d’un territoire pour les bandes où l'on prenait toujours de risque à sortir le soir, ce quartier se transforme en un endroit à la fois chic et familial. La nuit, ce quartier est très bien éclairé par les lumières de la rue, de Noël, et des nouveaux bars—à bière et à kebab—qui sont ouverts bien après que l’on se couche, chaque jour, sans exception. On ne voit pas immédiatement le changement de ce quartier quand on regarde un nouveau bar très calme, moderne, et certainement hipster : Jones. Avant le changement de propriétaires, ce bar était Bones. C'était un vieux pub irlandais, pour les gens du quartier. Cependant, cette icône du quartier a été acheté pour attirer les jeunes de Paris. Maintenant, un grand « J » éclaire la rue, alors que le seul rappel de cette ancienne époque est l’ancien nom qui reste exactement le même : « ones ». Comme le nom du bar, beaucoup de la culture autour de la Place Léon Blum a bien changé pendant les deux dernières décennies. En revanche, l’architecture, les bâtiments, et le plan du quartier restent dans la même style. On voit les nouvelles lumières et la nouvelle population éclairée, mais l’histoire profonde de ces changements est encore un peu cachée.

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