31 mai 2018

« La Vallée de l’étrange »

« La Vallée de l’étrange » est un concept de Masahiro Mori qui décrit les objets qui ont un certain resemblance anthropomorphique imparfait, mais qui ne ressemblent guère les autres objets auxquels beaucoup de monde s’est habitué. Cette idée est originellement d'après le terme de Sigmund Freud, « l'inquiétante étrangeté » , pour décrire l’état entre l'être-humain et l’objet. Les personnes trouvent du confort en identifiant exactement tout ce qui est humain et tout ce que n’est qu’un objet. Cependant, les objets dans cette vallée sont plus difficile à distinguer. Alors, ils gênent plusieurs gens, qui ne peuvent immédiatement et sans doute les identifier en tant qu’être-vivant ou pas. C’est la raison pour laquelle Mori utilise aussi le terme « la vallée dérangeante » .

Dans le monde contemporain, il y a plusieurs exemples d’objets qui se trouve dans cette vallée. Les robots avec l’intelligence artificielle qui ressemblent les êtres-humains, par exemple, appartiennent à cette catégorie. Les marionnettes peuvent aussi se trouver dans cette vallée, parce qu’elles ont l’apparence de bouger et de parler comme de vraies êtres-vivants, mais ce n’est qu’une illusion. En revanche, même les êtres-humains peuvent se trouver dans cette espace dérangeante. Les cadavres gênent beaucoup de monde, parce qu’ils sont vraisemblables aux corps des personnes vivantes. Les clowns font aussi partie de cette catégorie, parce qu’ils utilisent du maquillage comme s’ils ne sont même pas des êtres-humains.

25 mai 2018

Quels liens particuliers la marionnette entretient-elle avec le texte et la voix ?

Pour un genre de théâtre qui rappelle beaucoup de monde de la danse classique—où il n’y a pas de paroles—la marionnette maintient des relations précaires avec le texte et la voix. Ces liens particuliers sont souvent connectés à la relation entre la marionnette et le manipulateur, parce que le manipulateur construit l’illusion de sa vie, en la faisant parler. Pour chaque technique différente la faisant parler ou pas, il y a des ramifications uniques. Elles dépendent en grande partie du texte, aussi, qui dirige les manipulateurs et les marionnettes. Somme toute, les relations entre la marionnette, la voix, et la parole suscitent des rapports dialectiques entre le manipulateur et la marionnette, vis-à-vis la liberté d’agir de façon autonome.


Le manipulateur parle fréquemment pour la marionnette d’une façon transparente, afin que la marionnette bouge comme si elle parlait en vrai. Avec cette technique, le manipulateur contrôle les mouvements et la voix de la poupée. Il lui donne l’illusion de la vie, avec une faculté émotionnelle. Par conséquent, la marionnette subit une transformation d’objet à personnage. Quelques spectacles qui exploitent cette technique sont White dog, Chambre noire, Avenue Q, et Nosferatu. Malgré l’illusion de l’autonomie de la marionnette, c’est toujours le manipulateur qui décide tout ce que la marionnette fait et dit. En fait, s’il décide tout d’un coup d’improviser, il peut donner de nouvelles paroles à la marionnette, sans objection, parce qu’elle n’est pas capable de protester. Alors, le manipulateur contrôle aussi la direction de l’histoire. Ainsi, les inégalités de la capacité à dire ce que l’on veut rend toujours la marionnette subordonnée au manipulateur. C’est la raison pour laquelle le chien dans White dog n’aboie que quand son manipulateur le veut, et les marionnettes dans Avenue Q chante quand leurs manipulateurs décident de chanter. Grâce à cette inégalité, la marionnette est toujours obligée de suivre le manipulateur qui dirige l’histoire.

19 mai 2018

Happiness therapy est-il vraiment indépendant ?

Happiness therapy (Silver linings playbook) (David O. Russell, 2012) a un grand budget de 21 000 000 $ et une distribution de vedettes, bien connus à travers les Etats-Unis et le monde. Il est raisonnable d’imaginer que ce film n’est pas nécessairement indépendant. Pour Chris Tucker, l’acteur qui joue Danny dans le film, il dit sans hésitation : « Ce film avait vraiment l’air indépendant » . Sean McManus, le président de Film Independent, dit aussi que c’est une véritable dépiction du rapport entre le réalisateur et son propre fils, qui a lutté avec des maladies psychologiques. Néanmoins, pour beaucoup de monde, l'entrée de ce film dans les prix d’Indie Spirit et sa qualification comme indépendant n’est pas légitime ni équitable pour les autres films qui ont des budgets de production bien plus petits. Ainsi, la qualification de ce film est certainement contestable et une source de controverse aux Etats-Unis.

Ce film est un bon cas si on essaie de considérer quelles sont les caractéristiques d’un film qui le rendent vraiment indépendant. En dehors du placement du film dans le secteur industriel du cinéma américain—où on considère son coût de production et sa société de production—ce sont normalement des techniques dans le film-même qui déterminent si le film est indépendant ou un blockbuster. Hormis la considération financière, il s’agit de regarder la politique de représentation, d'identité, de la poursuite de bonheur par les américains ordinaires. Il est aussi important d’analyser les choix formels de l’esthétique du film, vis-à-vis des codes hollywoodiens. La relation d’un film avec les standards hollywoodiens forme un élément très important pour décider si le film incarne vraiment l'esprit indépendant.

05 mai 2018

Fruitvale Station, pourquoi est-il indépendant ?

Fruitvale Station (Ryan Coogler, 2014) est un film réalisé d'après l’histoire vraie des dernières heures d’Oscar Grant III avant son assassinat par un policier le 1er janvier 2009. La première création de Coogler a fait le tour des festivals de films indépendants, dont Deauville et Sundance, où elle a gagné le Grand prix du jury et le Prix du public. Aux Independent Spirit Awards, Coogler a gagné le Prix de meilleur premier film, Michael B. Jordan était nominé comme Meilleur acteur et Melonie Diaz nominée également comme Meilleure actrice secondaire.

Pour juger de son niveau d'indépendance, on peut premièrement considérer son placement dans le secteur industriel du cinéma américain. Il est distribué par The Weinstein Company et ARP Sélection, deux sociétés indépendantes, avec un budget de 900 000 $, largement sous la moyenne des budgets indépendants. Hormis cette considération financière, il s’agit de regarder la politique qui se trouve derrière cette production, la représentation des identités raciales et les relations entre les Noirs et la police, vis-à-vis des codes hollywoodiens. Les choix esthétiques du film sont aussi pertinents, parce qu’ils avancent les thèmes du film. Parmi ces considérations, on peut également attribuer au film une posture plutôt résistante, opposée aux codes hollywoodiens, car il présente une logique d'authenticité et de différenciation en délivrant une histoire plus crédible et plus proche de la réalité américaine que celles produites par les blockbusters.